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Les Patriarches, d’Anne Berest

4 sept

Moustache glacée à la coke

Éditions Grasset

C’est bon les bonbons!

Lu par Claire

Coup de déprime de la rentrée, épisode 2. Lecture déconseillée au public suivant :

-       Ceux qui s’allongent sur le divan depuis 15 ans pour amasser tous les maux de la terre sur le dos de leurs parents.

-       Ceux qui font des recherches quotidiennes sur wikipedia pour s’assurer que non, ils n’ont toujours pas évacué un complexe d’Œdipe sacrément persistant.

-       Les phobiques de la seringue, des cachetons en tout genre, de la fumette à toute heure et de la masturbation mal placée.

-       Les grands sensibles qui trouvent que vraiment, la pédophilie c’est mal.

-       Les allergiques au name dropping.

-       Les liquidateurs de la Nouvelle Vague, de mai 68, de Mitterrand, de Porquerolles, du sandwich triangle sur l’autoroute, de Saint-Germain des Prés, de la tour Beaugrenelle, des tatouages de la Vierge, des enregistreurs-cassette, des photographes égocentriques, du monde de l’édition, des poitrines plates, de la perte de la virginité, de l’overdose, des sectes, des abus sexuels, du coca light et des ongles rongés.

Pour les autres, explication de texte. Denise, 22 ans, vierge, mal fagotée, maigrelette et renfermée, décide de mener une enquête sur le passé de son père adoré, Patrice Maisse, star de cinéma éphémère et homosexuel qui n’aura couché que deux fois dans sa vie avec une femme, Matilda, la mère de Denise. Deux coïts pour deux enfants, Denise et son frère Klein (oui, en hommage au peintre, of course darling). Le premier « patriarche », c’est donc lui. La tenace Denise tient absolument à savoir où son père a disparu quelques mois en 1985. Pas de bol, ses interlocuteurs ne tiennent apparemment pas à ressasser ce qui paraît être un mauvais souvenir. Fin de la première partie : Denise meurt d’overdose au pied de la tombe de son père. Zut, fallait pas le dire ? Pardon.

Anne Berest, joie de vivre et déconnade

Deuxième partie : où il est question du deuxième « patriarche ». Le Patriarche, c’est le nom d’un centre alternatif de désintoxication où Patrice Maisse atterrit cette fameuse année 1985. En pleine dérive sectaire, le centre exploite des patients qui ressemblent plus à des détenus, abus sexuels, mauvais traitements et tisanes d’orties en guise de traitement forment le quotidien de cette brave institution. La petite Denise, alors en visite avec sa mère, tombe sur un animateur bedonnant qui aime un peu trop les petites filles. Cqfd.

Si on ne peut pas dire que ce roman soit mal écrit, il souffre d’un mal bien plus préoccupant, l’attrait pour le monologue prétentieux qui noie le lecteur dans un amas de mots dont ne ressort qu’un léger écœurement pour le glauque de l’ambiance et des sujets choisis.

Revenants, de Patrice Lelorain

13 sept

éditions de la Table Ronde

Lu par Paul

"Braiiiiiiin"

Glâbre

"Revenants est une fresque underground, un roman choral écrit au cordeau." 
Les lieux communs égrenés en quatrième de couverture ne vous ont pas découragé de débourser vingt euros ? C’est bien dommage. 

"Une chair triste et sans conviction"... Normal

Car avec vos vingt euros, sachez que vous auriez pu vous rendre au bar PMU du coin et offrir quelques bières au poivrot qui est là, accoudé au zinc. Il vous aurait alors raconté quelques épisodes de sa vie, ses conquêtes, ses amis tombés dans la drogue, sa marâtre de mère. Pour le même prix, vous auriez eu droit aux mêmes histoires, aux mêmes considérations sur l’existence, mais avec des cacahuètes gratuites.

Revenants passe aussi, malheureusement, à côté de la catégorie "Trop Virilo", malgré plusieurs chapitres qui auraient pu s’intituler "A nous les petites Suédoises". Sauf que la chair, à l’image du style du roman, y est triste et sans conviction.

Un petit coup de mou à vite oublier, en espérant que le prochain ouvrage de Patrice Lelorain soit un vrai coup de poing dans la gueule.

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Lu par Lina

Duvet clair

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